Sunday, May 07, 2017

Il n'y a plus rien



Léo Ferré


Écoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme
un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure, avec
le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui
remontent leur peau, qui tirent la couverture.

Immobile... L'immobilité, ça dérange le siècle.
C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas
lerche, la vitesse, en ces temps.
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti...
C'est vraiment con, les amants.

IL n'y a plus rien

Camarade maudit, camarade misère...
Misère, c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois
pattes.
L'autre, le destin la lui avait mise de côté pour les
olympiades de la bouffe et des culs semestriels qu'elle
accrochait dans les buissons pour y aller de sa
progéniture.
Elle est partie, Misère, dans des cahots, quelque part dans
la nuit des chiens.
Camarade tranquille, camarade prospère,
Quand tu rentreras chez toi
Pourquoi chez toi?
Quand tu rentreras dans ta boîte, rue d'Alésia ou du
Faubourg
Si tu trouves quelqu'un qui dort dans ton lit,
Si tu y trouves quelqu'un qui dort
Alors va-t-en, dans le matin clairet
Seul
Te marie pas
Si c'est ta femme qui est là, réveille-la de sa mort
imagée

Fous-lui une baffe, comme à une qui aurait une syncope ou
une crise de nerfs...
Tu pourras lui dire: "T'as pas honte de t'assumer comme ça
dans ta liquide sénescence.
Dis, t'as pas honte? Alors qu'il y a quatre-vingt-dix mille
espèces de fleurs?
Espèce de conne!
Et barre-toi!
Divorce-la
Te marie pas!
Tu peux tout faire:
T'empaqueter dans le désordre, pour l'honneur, pour la
conservation du titre...

Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir!

Il n'y a plus rien

Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre,
Il en a marre qu'on lui dise: " Sale blanc!"

A Marseille, la sardine qui bouche le Port
Était bourrée d'héroïne
Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenus...
Libérez les sardines
Et y'aura plus de mareyeurs!

Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue
Alors il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, Citoyen!

Tu as droit, Citoyen, au minimum décent
A la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux traficants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant

Les mots... toujours les mots, bien sûr!
Citoyens! Aux armes!
Aux pépées, Citoyens! A l'Amour, Citoyens!
Nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la
gueule à nos ainés!
Les préfectures sont des monuments en airain... un coup
d'aile d'oiseau ne les entame même pas... C'est vous dire!

Nous ne sommes même plus des juifs allemands
Nous ne sommes plus rien

Il n'y a plus rien

Des futals bien coupés sur lesquels lorgnent les gosses,
certes!
Des poitrines occupées
Des ventres vacants
Arrange-toi avec ça!

Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle sur les
plages reconverties et démoustiquées
C'est-à-dire en enfer, là où Dieu met ses lunettes noires
pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi!
Sous les pavés il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la Sécurité
Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici
Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit
N'en déplaise à la littérature

Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la
tronche
A l'encyclopédie, les mots!
Et nous partons avec nos cris!
Et voilà!

Il n'y a plus rien... plus, plus rien

Je suis un chien?
Perhaps!
Je suis un rat
Rien

Avec le coeur battant jusqu'à la dernière battue

Nous arrivons avec nos accessoires pour faire le ménage
dans la tête des gens:
"Apprends donc à te coucher tout nu!
"Fous en l'air tes pantoufles!
"Renverse tes chaises!
"Mange debout!
"Assois-toi sur des tonnes d'inconvenances et montre-toi à
la fenêtre en gueulant des gueulantes de principe

Si jamais tu t'aperçois que ta révolte s'encroûte et
devient une habituelle révolte, alors,
Sors
Marche
Crève
Baise
Aime enfin les arbres, les bêtes et détourne-toi du
conforme et de l'inconforme
Lâche ces notions, si ce sont des notions
Rien ne vaut la peine de rien

Il n'y a plus rien... plus, plus rien

Invente des formules de nuit: CLN... C'est la nuit!
Même au soleil, surtout au soleil, c'est la nuit
Tu peux crever... Les gens ne retiendront même pas une de
leur inspiration.
Ils canaliseront sur toi leur air vicié en des regrets
éternels puant le certificat d'études et le catéchisme
ombilical.
C'est vraiment dégueulasse
Ils te tairont, les gens.
Les gens taisent l'autre, toujours.
Regarde, à table, quand ils mangent...
Ils s'engouffrent dans l'innommé
Ils se dépassent eux-mêmes et s'en vont vers l'ordure et
le rot ponctuel!

La ponctuation de l'absurde, c'est bien ce renversement des
réacteurs abdominaux, comme à l'atterrissage: on rote et
on arrête le massacre.
Sur les pistes de l'inconscient, il y a des balises baveuses
toujours un peu se souvenant du frichti, de l'organe, du
repu.

Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée

Moi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les
vaches
Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes
Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les
restes...
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter
Alors, becquetons!
Côte à l'os pour deux personnes, tu connais?

Heureusement il y a le lit: un parking!
Tu viens, mon amour?
Et puis, c'est comme à la roulette: on mise, on mise...
Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser
quand même
D'ailleurs, c'est ce qu'on fait!
Je comprends les joueurs: ils ont trente-cinq chances de ne
pas se faire mettre...
Et ils mettent, ils mettent...
Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux
Et qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette...

Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir

Te marie pas
Ne vote pas
Sinon t'es coincé

Elle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux,
Dans les bras dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination

Elle dormait comme une morte, elle était comme morte
Elle sommeillait
On l'enterra de mémoire

Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon
petit!

Transbahutez vos idées comme de la drogue... Tu risques
rien à la frontière
Rien dans les mains
Rien dans les poches

Tout dans la tronche!

- Vous n'avez rien à déclarer?
- Non.
- Comment vous nommez-vous?
- Karl Marx.
- Allez, passez!

Nous partîmes... Nous étions une poignée...
Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls, avec nos
projets d'imagination dans le passé
Écoutez-les... Écoutez-les...
Ça rape comme le vin nouveau
Nous partîmes... Nous étions une poignée
Bientôt ça débordera sur les trottoirs
La parlote ça n'est pas un détonateur suffisant
Le silence armé, c'est bien, mais il faut bien fermer sa
gueule...
Toutes des concierges!
Écoutez-les...

Il n'y a plus rien

Si les morts se levaient?
Hein?

Nous étions combien?
Ça ira!

La tristesse, toujours la tristesse...

Ils chantaient, ils chantaient...
Dans les rues...

Te marie pas Ceux de San Francisco, de Paris, de Milan
Et ceux de Mexico
Bras dessus bras dessous
Bien accrochés au rêve

Ne vote pas

0 DC8 des Pélicans
Cigognes qui partent à l'heure
Labrador Lèvres des bisons
J'invente en bas des rennes bleus
En habit rouge du couchant
Je vais à l'Ouest de ma mémoire
Vers la Clarté vers la Clarté

Je m'éclaire la Nuit dans le noir de mes nerfs
Dans l'or de mes cheveux j'ai mis cent mille watts
Des circuits sont en panne dans le fond de ma viande
J'imagine le téléphone dans une lande
Celle où nous nous voyons moi et moi
Dans cette brume obscène au crépuscule teint
Je ne suis qu'un voyant embarrassé de signes
Mes circuits déconnectent
Je ne suis qu'un binaire

Mon fils, il faut lever le camp comme lève la pâte
Il est tôt Lève-toi Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des biens assis
Roule Roule mon fils vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras Tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça ses fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras Demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras autrepassé ta vision
Alors tu verras rien

Il n'y a plus rien

Que les pères et les mères
Que ceux qui t'ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les "monsieur"
Que les "madame"
Que les "assis" dans les velours glacés, soumis, mollasses
Que ces horribles magasins bipèdes et roulants
Qui portent tout en devanture
Tous ceux-là à qui tu pourras dire:

Monsieur!
Madame!

Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe
pour aller gagner VOS sous,
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes moeurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses...
Et vous comptez vos sous?
Pardon... LEURS sous!

Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative, écologique dont vous
tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs...

Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que
vous êtes
Cravatés
Envisonnés
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui
descend
des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour
soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes.
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous
reconnaître
Tellement vous êtes beaux
Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J'allais dire "en douce" comme ces aquilons avant-coureurs
et qui racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet
apparat vengeur et nivellateur qui empêche toute
identification...
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes
les champions de l'anonymat.

Les révolutions? Parlons-en!
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent,
Parce qu'elles vous ont toujours servis,
Ces révolutions de "l'histoire",
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous
intéresser,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit
qu'il s'en prépare une autre.
Lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vous gêne,
Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour
retenir une place
Dans un palace d'exilés, entouré du prestige des
déracinés.
Les racines profondes de ce pays, c'est Vous, paraît-il,
Et quand on vous transbahute d'un "désordre de la rue",
comme vous dites, à un "ordre nouveau" comme ils disent,
vous vous faites greffer au retour et on vous salue.

Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les
révolutions.
Vous seriez même tentés d'y apporter votre petit panier,
Pour n'en pas perdre une miette, n'est-ce-pas?
Et les "vauriens" qui vous amusent, ces "vauriens" qui vous
dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait divers
pendant que vous enveloppez les "vôtres" dans un drapeau.

Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras!
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez
assis.
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordonnés,
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur
qu'on vous montre du doigt, dans les corridors de l'ennui,
et qu'on se dise: "Tiens, il baisse, il va finir par se
plier, par ramper"
Soyez tranquilles! Pour la reptation, vous êtes
imbattables; seulement, vous ne vous la concédez que dans
la métaphore...
Vous voulez bien vous allonger mais avec de l'allure,
Cette "allure" que vous portez, Monsieur, à votre
boutonnière,
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne
vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d'entêtement,
Tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs
pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à
boire,
Dans votre grand monde,
A la coupe des bien-pensants.

Moi, je suis un bâtard.
Nous sommes tous des bâtards.
Ce qui nous sépare, aujourd'hui, c'est que votre bâtardise
à vous est sanctionnée par le code civil
Sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher,
avant de prendre congé.
Soyez tranquilles, Vous ne risquez Rien

Il n'y a plus rien

Et ce rien, on vous le laisse!
Foutez-vous en jusque-là, si vous pouvez,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans,
Quand vous ne serez plus là,
Nous aurons TOUT
Rien de vous
Tout de nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la
Jeunesse,
Les Larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux
des filles,
Le sourire des bêtes enfin détraquées,
La priorité à Gauche, permettez!

Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout

Et les microbes de la connerie que nous n'aurez pas manqué
de nous léguer, montant
De vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothèques
De vos documents publics
De vos règlements d'administration pénitentiaire
De vos décrets
De vos prières, même,
Tous ces microbes...
Soyez tranquilles,
Nous aurons déjà des machines pour les révoquer

NOUS AURONS TOUT

Dans dix mille ans.

Saturday, May 06, 2017

Friday, May 05, 2017

Relativity

Intelligence is a constant. 
Mankind's population is growing ... 
and growing.

Telephone call from Istanbul


Friday is Skyday

Reisen statt Rasen.

Tuesday, May 02, 2017

Monday, May 01, 2017

Life lived quietly

"The best of life is life lived quietly,
where nothing happens
but our calm journey through the day,
where change is imperceptible
and the precious life is everything."
John Mc Gahern

Sunday, April 16, 2017

Dirt In The Ground



"Dirt In The Ground"


What does it matter, a dream of love
Or a dream of lies
We're all gonna be in the same place
When we die
Your spirit don't leave knowing
Your face or your name
And the wind through your bones
Is all that remains
And we're all gonna be
We're all gonna be
Just dirt in the ground

The quill from a buzzard
The blood writes the word
I want to know am I the sky
Or a bird
'Cause hell is boiling over
And heaven is full
We're chained to the world
And we all gotta pull
And we're all gonna be
Just dirt in the ground

Now the killer was smiling
With nerves made of stone
He climbed the stairs
And the gallows groaned
And the people's hearts were pounding
They were throbbing, they were red
As he swung out over the crowd
I heard the hangman said
We're all gonna be
Just dirt in the ground

Now Cain slew Abel
He killed him with a stone
The sky cracked open
And the thunder groaned
Along a river of flesh
Can these dry bones live?
Ask a king or a beggar
And the answer they'll give
Is we're all gonna be
Yea yeah
We're all gonna be just
Dirt in the ground

Saturday, April 15, 2017

Misery is the River of the World



"Misery Is The River Of The World"


The higher that the monkey can climb
The more he shows his tail
Call no man happy 'til he dies
There's no milk at the bottom of the pail

God builds a church
The devil builds a chapel
Like the thistles that are growing
'round the thrunk of a tree
All the good in the world
You can put inside a thimble
And still have room for you and me

If there's one thing you can say
About Mankind
There's nothing kind about man
You can drive out nature with a pitch fork
But it always comes roaring back again

Misery's the River of the World
Misery's the River of the World
Misery's the River of the World

The higher that the monkey can climb
The more he shows his tail
Call no man happy 'till he dies
There's no milk at the bottom of the pail
God tempers all the ruins for the new shorn lands
The devil knows the Bible like the back of his hand
All the good in the world
You can put inside a thimble
And still have room for you and me
If there's one thing you can say about mankind
There's nothing kind about man
You can drive out nature with a pitch fork
But it always comes roaring back again
For want of a bird
The sky was lost
For want of a nail
A shoe was lost
For want of a life
A knife was lost
For want of a toy
A child was lost
And misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Everybody row! Everybody row!
Misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Everybody row! Everybody row!
Everybody row! Everybody row!
Misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Everybody row! Everybody row!
Everybody row! Everybody row!
Everybody row!
Misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Misery's the river of the world
Everybody row! Everybody row!
Everybody row!

Thursday, April 13, 2017

What Keeps Mankind Alive



You gentlemen who think you have a mission
To purge us of the seven deadly sins
Should first sort out the basic food position
Then start your preaching, that's where it begins

You lot who preach restraint and watch your waist as well
Should learn, for once, the way the world is run
However much you twist or whatever lies that you tell
Food is the first thing, morals follow on

So first make sure that those who are now starving
Get proper helpings when we all start carving
What keeps mankind alive?

What keeps mankind alive?
The fact that millions are daily tortured
Stifled, punished, silenced and oppressed
Mankind can keep alive thanks to its brilliance
In keeping its humanity repressed
And for once you must try not to shriek the facts
Mankind is kept alive by bestial acts

Monday, April 10, 2017

Busy for the Bees

Sitting in the sun
and looking  appletreewards
it buds and blossoms.

Friday, April 07, 2017

Une quan­ti­té né­g­li­gea­b­le

D'evidence, le droit international est une quan­ti­té né­g­li­gea­b­le.

Monday, April 03, 2017

Saturday, April 01, 2017

First Footprint

Grandson's first footprint
after he stepped into the world
at 3:28.

Thursday, March 30, 2017

Difference

There are idiots
in Ankara, Moscow, Washington
and ... ...,
and there are daffodil and tulips
in Seanhenge.

Tuesday, March 28, 2017

Spring

Thus it began, February 26th.

Thus it went on, March 3rd.

One day later the first bombus terrestris
or large earth bumble bee / buff-tailed bumble bee
crawled around.

The same happened with the yellow crocus.
February 26nd.
 

March 4th.
(different bumble bee, though)
 

Wednesday, March 22, 2017

Thanks for being, Jams

Time flies.
There has happened so much within the past four years.
On this planet.

In my life.
And no detail, no episode I could share with The Poor Mouth.
Today, four years ago my friend Jams died.


There's nothing to add to what I wrote seven days later, on the day he could have celebrated his 50th birthday: 

Thanks for being, Jams.




Saturday, March 18, 2017

Last prenatal working-day

Today was grandson's
last prenatal working-day.
Reading "The Stranger".

Friday, March 10, 2017

Friday is Skyday

I felt so relieved:
Notorious idiots
are not everywhere

Monday, March 06, 2017

Georgia O'Keefe


"To create one's world 
in any of the arts
takes courage."

 Georgia O'Keefe (November 15, 1887 – March 6, 1986)

Saturday, March 04, 2017

Caruso



Lucio Dalla (4 March 1943 – 1 March 2012)

Friday, March 03, 2017

Tuesday, February 28, 2017

Fab Feb End

I had a fine walk.
No golfers around.
:)

Sunday, February 26, 2017

Friday, February 24, 2017

President Pinocchio

The United States' current Ex-President to-be
whose name is considered not worth being mentioned on this blog,
 is obviously a notorious liar.
The Washington Post counted 133 lies within five weeks.

Monday, February 20, 2017

In the Wood

You look at what's happening last night in Sweden*.
Sweden! Who would believe this? Sweden!
We got to keep our woods trump-free.

* A wooden moose got the attention of a lovesick moose bull. It all happened in 79 year old Ove Lindqvist’s garden in Byske outside Skellefteå, northern Sweden. ”I thought it was going to start a fight, instead it humped the wooden moose thrice”, he said. [Afdonbladet]

Wednesday, February 15, 2017

Thursday, February 02, 2017

135

"I am today
what I established yesterday."

am today what I established yesterday or some previous day.
Read more at: https://www.brainyquote.com/quotes/quotes/j/jamesjoyce119807.html

I am today what I established yesterday or some previous day.
Read more at: https://www.brainyquote.com/quotes/authors/j/james_joyce.html
I am today what I established yesterday or some previous day.
Read more at: https://www.brainyquote.com/quotes/authors/j/james_joyce.html
James Joyce (2 February 1882 – 13 January 1941)
I am today what I established yesterday or some previous day.
Read more at: https://www.brainyquote.com/quotes/authors/j/james_joyce.html


Wednesday, February 01, 2017

Not sure about


The hottest places in hell are reserved for those
who in times of great moral crisis

maintain their neutrality.

Dante Alighieri
  [from my archive)

Monday, January 30, 2017

In the wood

To visit this wood
one does need no green card, yet;
even in winter.

Saturday, January 28, 2017

Als het net even anders was gegaan



Tekst: Willem Wilmink Muziek: Herman van Veen

Als Hitler toch de oorlog had gewonnen,
wat weinig had gescheeld met die V-2,
hadden we dan nog levensmidd'lenbonnen
of viel de toestand achteraf best mee ?
We kwamen zonder een niet-jood verklaring
weer op normale wijze aan de poen
en er was geen verzekerde bewaring
voor de zigeuners die geen mens iets doen
er zou geen jood en geen zigeuner meer bestaa,,
als het net even anders was gegaan.

Geen Surinamers waren hier gekomen
en geen Molukker was Europeaan
Geen gastarbeider was in dienst genomen
of toch ? het vuile werk moet ook gedaan.
Van concentratiekampen zou men praten:
ach, dat valt wel mee, er wordt zoveel beweerd.
We zouden het rustig daarbij kunnen laten
want geen getuige was teruggekeerd.
De nazi's hadden het veel grondiger gedaan,
als het net even anders was gegaan.

Hitler had een spierwitte snor gekregen
werd door de meerderheid gerespekteerd
als vader van de autowegen
en hij had Musschert al geliquideerd.
Wie zouden zich in 't openbaar vertonen ?
wie zouden ons regeren uit Den Haag ?
wie zouden er in grote huizen wonen ?
misschien dezelfde rijken als vandaag ?
Wij vonden vast wel weer een zin in ons bestaan,
als het net even anders was gegaan.

Voor homosexuelen streng verboden
zou er te lezen staan op de cafe's.
Wat afweek van de norm, dat zou men doden
men kocht Mercedessen en B.M.W.'s
om dan als heersers langs de weg te razen
dat iedereen hun macht en welvaart zag
en het verzet was werk geweest van de dwazen
en Engeland verarmde met de dag.
Wat zich verrijkt was de haat en rassenwaan,
als het net even anders was gegaan.

We weten allemaal dat Hitler heeft verloren.
We zijn toen van de tyrannie gered
maar zou ik anders ook een lied doen horen ?
een bloed -en bodemlied ? of juist een van verzet ?
Zou er in zulke uitzichtsloze tijden
nog iets bestaan als hier en daar een sprank
van moed en hoop, die boeken doet verspreiden
Jan Campert en van Randwijk, Anne Frank ?
Zou dan het goede, schone, ware nog bestaan,
als het net even anders was gegaan

Friday, January 27, 2017

Yolocaust


Certain young contemporaries obviously need to be taught the hard way. And not only on January 27.

Yolocaust


P.S. When I decided to post this, there were quite a few more photos. 
Since, most of the "artists" took the offer to send an email to undouche them:  "I'm on one of the pictures and suddenly regret having uploaded it to the internet. Can you remove it?"Even the two young gentlemen who found so funny to post their photo adding "Jumping on dead Jews".

P.P.S. Meanwhile all photos have been removed. 

Thursday, January 26, 2017

On the Road


Like trees are passing
a presidency does pass.
A fart in the wind

Sunday, January 22, 2017

The Dangerous Vice of a Weak Character

The will for power ... far from being a characteristic of the strong, is, like envy and greed, among the vices of the weak, and possibly their most dangerous one.
Hannah Arendt

Measles of Mankind

Nationalism is an infantile disease.
It is the measles of mankind.
Albert Einstein
The World As I See It, 1935

Presidency No Place for Amateurs

One can never be sure that when a man becomes the President of the United States his sense of power and of purpose and his own source of self confidence will show him how to help himself enhance his personal influence.... The Presidency is no place for amateurs.
Richard Neustadt,
Presidential Power, 1964

Friday, January 20, 2017

Good Night, and Good Luck

Let America be America again.
Let it be the dream it used to be.
Let it be the pioneer on the plain
Seeking a home where he himself is free.

(America never was America to me.)

Let America be the dream the dreamers dreamed—
Let it be that great strong land of love
Where never kings connive nor tyrants scheme
That any man be crushed by one above.

(It never was America to me.)

O, let my land be a land where Liberty
Is crowned with no false patriotic wreath,
But opportunity is real, and life is free,
Equality is in the air we breathe.

(There’s never been equality for me,
Nor freedom in this “homeland of the free.”)

Say, who are you that mumbles in the dark? 
And who are you that draws your veil across the stars?

I am the poor white, fooled and pushed apart,
I am the black man bearing slavery’s scars.
I am the red man driven from the land,
I am the immigrant clutching the hope I seek—
And finding only the same old stupid plan
Of dog eat dog, of mighty crush the weak.

I am the young man, full of strength and hope,
Tangled in that ancient endless chain
Of profit, power, gain, of grab the land!
Of grab the gold! Of grab the ways of satisfying need!
Of work the men! Of take the pay!
Of owning everything for one’s own greed!

I am the farmer, bondsman to the soil.
I am the worker sold to the machine.
I am the black man, servant to you all.
I am the people, humble, hungry, mean—
Hungry yet today despite the dream.
Beaten yet today—O, Pioneers!
I am the man who never got ahead,
The poorest worker bartered through the years.

Yet I’m the one who dreamt our basic dream
In the Old World while still a serf of kings,
Who dreamt a dream so strong, so brave, so true,
That even yet its mighty daring sings
In every brick and stone, in every furrow turned
That’s made America the land it has become.
O, I’m the man who sailed those early seas
In search of what I meant to be my home—
For I’m the one who left dark Ireland’s shore,
And Poland’s plain, and England’s grassy lea,
And torn from Black Africa’s strand I came
To build a “homeland of the free.”

The free?

Who said the free?  Not me?
Surely not me?  The millions on relief today?
The millions shot down when we strike?
The millions who have nothing for our pay?
For all the dreams we’ve dreamed
And all the songs we’ve sung
And all the hopes we’ve held
And all the flags we’ve hung,
The millions who have nothing for our pay—
Except the dream that’s almost dead today.

O, let America be America again—
The land that never has been yet—
And yet must be—the land where every man is free.
The land that’s mine—the poor man’s, Indian’s, Negro’s, ME—
Who made America,
Whose sweat and blood, whose faith and pain,
Whose hand at the foundry, whose plow in the rain,
Must bring back our mighty dream again.

Sure, call me any ugly name you choose—
The steel of freedom does not stain.
From those who live like leeches on the people’s lives,
We must take back our land again,
America!

O, yes,
I say it plain,
America never was America to me,
And yet I swear this oath—
America will be!

Out of the rack and ruin of our gangster death,
The abuse and rot of graft, and stealth, and lies,
We, the people, must redeem
The land, the mines, the plants, the rivers.
The mountains and the endless plain—
All, all the stretch of these great green states—
And make America again

Langston Hughes

Thursday, January 19, 2017

Thursday, January 12, 2017

Laughing Lhursday*




* [For first time visitors]:
Typo in the title?
Nah.
It's just that I would not let a tiny T spoil an avantgardistic alliteration.

Sunday, January 08, 2017

Untouchable 96

Leonardo Sciascia's statue
in Racalmuto,
his native town in Sicily.


Leonardo Sciascia (January 8, 1921 – November 20, 1989)

Leonardo Sciascia Web (italiano)

Thursday, January 05, 2017

Tomorrow, tomorrow

Procrastination:
A child of resolutions.
I am their master.

Sunday, January 01, 2017

Happy New Year!

Joy, Love, Peace and more.
Young Lady Einstein and I
wish a Happy New Year.